SCULPTURESArgile et création
Cette masse confuse contient en elle tout potentiel de forme en devenir. Elle porte en elle toute forme passée qui la compose aujourd’hui. Elle est la mémoire des montagnes, des plantes et des fleuves devenus poussière. Elle contient l’essence même de la Terre comme tout l’imaginaire du devenir possible, toute forme potentielle que l’artiste pourrait lui donner. Elle est l’égale de la page blanche de l’écrivain, du vide de l’architecte, du silence du musicien. Elle contient déjà tous les éléments nécessaires à sa transformation. L’artiste ne crée pas d’élément nouveau, il ne fait que dévoiler la forme déjà contenue dans la matière, il est l’instrument par lequel la création s’exprime. Par son écoute et ses gestes, il en extrait la perfection, la forme juste de cet instant-là, alors qu’il se dévoile à lui-même |
MOSAICSEt l'oeuvre prend vie
Chaque création est une opportunité, parfois infructueuse, de se construire, de se déconstruire pour se créer à nouveau : se détacher de ce qui a été révélé, faire place au renouveau, accueillir un embryon d’inconnu. En faisant le deuil de ce qui n’est plus, de ce qui ne fait plus partie de lui, et en intégrant le nouvel esprit qui compose l’oeuvre, chaque création représente une forme de mort et de renaissance de ce qui compose l’artiste lui-même. Alors l’œuvre prend vie, acquiert son autonomie quand l’artiste se retire de cette relation, ou peut-être est-ce elle qui se retire, tout doucement. |